7 juin 2018
Suites du 21 avril
Comme nous en avons désormais l’habitude en début de mois, nous nous réunissons de manière informelle; nous sommes douze ce soir, dont Apprentis et Compagnons qui vont nous livrer le fruit de leurs réflexions (voir «Extraits de travaux» numéro 5).
L’Orateur rappelle d’abord les buts de ce genre d’exercice: s’accoutumer à la lecture des «choses» cachées, dépasser le stade de la superficialité, rechercher – ou confirmer – la présence de signes symboliques traditionnels qui témoignent d’une Unité universelle, une base commune – à laquelle chacun donne le nom qui lui convient, voire aucun – qui fait entrer en résonance, qui donne du sens à toutes les «pièces détachées» de la manifestation (ou création), nous y compris.
Les Apprentis et Compagnons nous présentent leur travail, puis nous en discutons, chacun apportant sa pierre à l’édifice. Après nous être rappelés l’histoire du culte mithraïque, nous cherchons le sens symbolique des animaux en présence et ce qui les rassemble. Nous nous interrogeons sur la composition générale de la sculpture (en triangle!), et sur l’étrange position de Mithra. A l’évidence, il ne sacrifie pas le taureau (tauroctonie) en égratignant son épaule droite, comme la plupart des commentateurs cherchent à nous le faire croire: il maîtrise la matière représentée par le bovin (taurochtonie… confusion étymologique, peut-être), et par là fertilise la Terre en ses diverses composantes, comme en témoigne la diversité des animaux; ce faisant, il gagne en liberté, symbolisée par son bonnet phrygien… Difficile de résumer en moins de dix lignes des échanges de plus d’une heure.
Idem pour l’Homme de Vitruve. Nous en arrivons à la conclusion que pour de Vinci, l’Homme, par ses proportions (inutile de prendre une règle et un compas pour vérifier, nous sommes toujours dans le domaine symbolique), est capable de résoudre le problème, a priori insoluble, de la quadrature du cercle, c’est-à-dire, de relier le bas et le haut, le terrestre et le céleste, le physique et le métaphysique… Là encore, chacun est libre d’adopter le concept qui lui convient.
Comme de ne pas adhérer du tout à cette conclusion, d’ailleurs. Deux heures vingt d’échanges nonstop, une légère agape et un verre de vin pour qui le souhaite sont les bienvenus