21 juin 2022
Une fois par mois, les Apprentis (ils sont sept en ce 21 juin 2022) se réunissent chez un Maître pour participer à une instruction (au sens premier d’instruire: munir, outiller…); il s’agit davantage d’échanges que de cours ex cathedra.
Comme nous sommes le jour du solstice et que nous venons de vivre une Tenue spéciale dite de Saint-Jean, c’est l’occasion de se rappeler ce qu’est un solstice (d’un point de vue astronomique) et ce qu’il représente symboliquement: une porte, un passage entre un état d’être et un autre.
Ce qui nous rappelle une planche de… passage (d’un grade à un autre) présentée récemment par un Apprenti. Il y était question d’un fleuve, lieu de passage, justement, ou de franchissement, par excellence. La mythologie grecque parle du Styx, fleuve des Enfers, que Charon fait traverser aux morts.
Siddhartha (celui du roman éponyme) reçoit l’Illumination, l’Éveil, la Connaissance, au bord d’un fleuve qui lui souffle le « Om », la multitude du monde redevenue Une. C’est bien là une Initiation, donc une transmutation, un changement d’état d’être, comme nous le disions à l’instant.
C’est l’occasion pour l’Apprenti qui était présent à notre Université (au sens universel, « vers – l’Unité ») maçonnique annuelle du 14 mai 2022 (qui réunit de façon informelle Soeurs et Frères de diverses Obédiences pour travailler et fraterniser) de résumer les échanges qui y ont eu lieu autour des trois ouvrages, à notre sens initiatiques, proposés à l’étude, soit « Passage du Poète » de Ramuz, « Jonathan Livingston le goéland » de Bach, et le « Siddhartha » déjà cité de Hesse.
D’autres Apprentis relatent leurs récentes visites aux Loges « Liberté » à Lausanne, « Post Tenebras Lux » à Zurich, et « Les Amis Sincères » à Saint-Maurice. Les légères différences entre les rituels suscitent de nombreuses questions et discussions, et nous éclairent sur nos propres pratiques.
À propos de pratique, il est temps, après deux heures de réflexions, de mettre la main à la pâte. À pizza.
Pendant le repas, d’autres questions surgissent: pourquoi le noir et le blanc du pavé mosaïque (le damier qui figure sur le sol de nos Loges) ne sont pas considérés comme des couleurs? Et pendant qu’on y est, pourquoi parle-t-on si souvent de LA lumière et DES ténèbres? Les réponses qui apparaissent petit à petit autour de la table ne sont – de loin pas – toutes le fait du Maître. On s’aperçoit qu’elles dorment au fond de chacun, qu’elles ne demandent qu’à être éveillées, et qu’elles sont en parfaite adéquation avec tous les sujets traités précédemment.
Mais qu’on se rassure: au cours des agapes, il y a place aussi pour le rire et la légèreté.